L’année 2010 débute sur un double miracle : primo la contribution écrite de Thierry, secundo la livraison de la mythique foto du gruppo annuelle qui permet de jalonner les étapes de l’existence de la tribu.
Ainsi donc, le cru 2009 aura bénéficié de l’abri de la grange (dénomination intime et privée) ou de la fabrique (dénomination officielle et publique). Nous avons déploré l’absence du Chinois et de sa future chinoise, des jeunes époux partis à Venise on ne sait trop pourquoi, et de Matthieu pour cause de révision partielle (révision d’examen partiel plutôt). Nous avons apprécié l’introduction dans la tribu de trois nouveaux rejetons et d’une nouvelle belle-soeur et tante (bienvenue à Isabel - car on doit l’écrire ainsi, à l’espagnole, et non à la française, parait-il).
Quant à Roselyne, la farouche opposante aux agapes étendues d’un noël hivernal, sachez qu’à l’heure du bilan, elle était moins amère et moins négative que prévu... N’empêche, elle préfèrerait les noëls en juillet et les réunions tribales avec une tribu morcelée (pas plus de six personnes à table, car au-delà, on ne peut plus échanger...).
Nous voici donc dans la nouvelle année. Je ne sais si les trimailleurs retrouveront un peu de vie. J’aimerais. Mais cela dépend beaucoup de tout le monde. Affaire à suivre...
Je prends donc la suite de Bernard et Thierry pour alimenter le site. Pour faire "masse", je joins les deux poèmes suivants, traditionnelle carte de voeux que je transmets chaque année à des amis (c’est ma treizième "carte de voeux"). Cette année, toute la tribu en profitera. Quant à Julien, je le dispense de sa question habituelle : "Mais, tonton, on est obliiigééé de lire ?". Non seulement on est obligé mais on est obligé de lire attentivement et de deviner la règle de composition du second poème, celui intitulé question. Un chocolat à qui fournira la réponse. Quant à la ponctuation, vous remarquerez qu’il n’y en a pas : c’est un travail que l’auteur laisse à la charge de chaque lecteur (question : il serait pas un peu flemmard, tonton Gérald ? réponse : oui, mais il aime ça.)
Sensation
Dans la nuit revient le temps
Où tout n’était pas joué
Lorsque fragile et mouvante
Ammonite au creux du lit
Eau glacée du cours des ans
Echo du passé fossile
Sous la gangue des draps lourds
L’hésitante voix d’enfant
Résonne et raisonne encore
La veilleuse des pensées
Tremble et file et fume et fuit
Dans la cuve de la nuit
M
E
I
L
L
E
U
R
S
V
O
E
U
X
Question
Dans quelle impasse puante
Encerclée par quel désert
Urbain fouillée aux rayons
X de quelle autorité
Machinant quel avenir
(Il serait bon d’arrêter)
La petite flamme frêle
La gardienne du futur
Espérance échouera-t-elle
Désespérée renonçant
Immergée dans la fureur
Xénophobe des étroits
Sur ce, bonne année à tous. Bonne rentrée. Et courage !
Gérald
P.S. Comme j’ai la flemme de retaper les deux poèmes avec saut de ligne pour chaque vers, sachez que chaque début de vers est marqué par la majuscule (et qu’il y a donc douze vers non rimés par poème).
