Oui Bernard je t’ai vu venir

dimanche 17 janvier 2010
par  Gérald Castéras
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La permutation est un de mes exercices favoris. Mais d’une part je ne veux pas trop trahir le suspens que Bernard installe. Et d’autre part, je dois avouer que sa présentation technique me laisse sur le cul, pour parler grossièrement. Aussi laisserai-je le suspens atteindre des sommets himalayesques sans intervenir sur ses techniques d’escalade, me contentant d’apprécier l’exploit de l’alpiniste.

Je voudrais aujourd’hui vous entretenir de ma nouvelle profession. Il s’agit, comme vous ne le savez pas, de la mystérieuse profession d’animateur d’atelier d’écriture, que j’exerce conjointement et complémentairement à mon actuelle et mystérieuse profession d’éditeur. J’entends de partout monter les murmures : "mais qu’est-ce qu’il va pas encore nous inventer ? Il pourrait pas se calmer un peu ? Déjà qu’il perdait son temps et son argent avec ce pseudo travail d’éditeur, voila-t-i pas qu’il va se mettre en tête de perdre son temps et son argent avec ce chimérique emploi d’animateur d’atelier de quoi, déjà, tu peux répéter s’il te plaît ?"...

Animateur d’atelier (boulons, vis, clous) d’écriture (plume, encre, papier). "Bizarre, hein. Mais ca nous étonne pas de lui... "

Pour tout vous dire, un groupe de femmes (essentiellement) des environs m’a demandé en septembre-octobre si j’étais partant pour les guider sur les chemins de la pratique d’écriture. J’ai hésité un temps, puis après mûre réflexion j’ai accepté. Et je peux dire, après la troisième séance, que j’ai eu raison d’accepter. Pour deux raisons au moins. Primo, le groupe est très motivé et répond à mes propositions avec un enthousiasme très réjouissant. Secundo, vue la qualité des échanges et des attentes de ce groupe, je travaille avec enthousiasme pour eux : je cherche, j’élabore, je prépare. Deux enthousiasmes se rencontrant, cela est assez exceptionnel par les temps qui courent, n’est-ce pas ? Et je ne me prive pas de ce plaisir et les participants semblent ne pas s’en priver non plus.

Ainsi "La Fabrique" (la grange pour les intimes), siège des éditions Poïein, est devenue depuis peu siège d’un atelier d’écriture. Bizarre fabrique d’utopies non-rentables, bizarre fabrique d’enthousiasme immatériel, bizarre fabrique de rencontres que j’espère toujours ouvertes. Je suis en train de vivre ici et maintenant le rêve de tout enseignant : transmettre un (petit) savoir dans des conditions (grandement) idéales. Je suis enfin un prof comblé qui a en face de lui des partenaires consentants et joyeux, en gros l’inverse de l’expérience quotidienne (n’est-ce pas Cécile ? Bernard ? - je ne sais pas pour Fabienne ou Sarah pour rester dans la famille ) des profs dans les collèges et lycées de la réalité. Belle utopie réelle, non ?

Ainsi, non seulement j’incite les auteurs de Poïein à écrire et à fabriquer, non seulement j’écris des textes à permutation et sans permutation, mais en plus j’essaie d’inoculer le virus de l’écriture à des cobayes consentantes. Voila ma joyeuse condition de retraité.

Pourvu que ça dure.

J’attends avec impatience la suite du feuilleton de Bernard.

J’attends avec impatience de lire des nouvelles de la tribu.

Je vous embrasse.

Gérald


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