de lire la prose de Renaud sur la double voie du net (je veux dire ici et là-bas, sur le mail commun). Comme disait le président M. (Mao ? Mitterand ? je ne sais plus...) "si une hirondelle fait le printemps, combien ne feront pas cent hirondelles ? ". Les proverbes présidentiels sont toujours énigmatiques, ne trouvez-vous pas. En tout cas, je sens que le printemps approche aux nouvelles plumes sur les trimailleurs. Puissent d’autres plumes pousser au bout d’autres ailes...

Roselyne et moi avons fait autour de la saint valentin une escapade muséale parisienne. Vu des expos, des galeries, des musées. Vu une pièce ("oulipo-pièces détachées" au théâtre du rond point) et écouté une lecture de l’oulipo (encore, mais ça devient une obsession, tonton gérald !!!) à la BNF. Deux jours pleins comme les oeufs des hirondelles qui annoncent le printemps et les plumes nouvelles sur papier...

Côté lecture, je veux faire la promotion d’un ouvrage oulipien, pour changer un peu. Le "roman" (ce n’en est bien sûr pas un) de Roubaud, Jacques de son prénom, au Seuil (c’est l’éditeur), "Impératif catégorique" ( c’est son titre) qui est une lecture fort recommandée aux matheux que vous êtes en grande partie, et qui est (ce roman et pas vous) une sous-branche de "Mathématiques :" (on lit mathématiques deux points) du même chez le même. Il y est question de Bourbaki (Nicolas de son imaginaire prénom), de service militaire (pendant la guerre d’Algérie) et de poésie (les troubadours et l’abandon du vers libre par Roubaud au profit des bonnes vieilles formes fixes). Tout cela fait partie d’un colossal projet d’écriture dont sept ou huit volumes sont parus (et que j’avale au fur et à mesure de leur parution avec une joie que je pense être le seul à éprouver vus les commentaires des libraires quand je leur parle de Roubaud : "ah c’est un auteur qui se vend aussi mal que les cercueils à deux places..."). C’est ici un conseil absolument gratuit et que vous serez avisé de ne pas trop suivre, si vous voulez éviter de vous faire prendre dans la toile roubaldienne dont un président a déclaré (je ne sais plus quand ni qui) "une fois entre les pattes de l’araignée, je ne donnerais pas cher de la peau de la mouche". Comme souvent les déclarations présidentielles, vous remarquerez que celle-ci tient mal la route, syntaxiquement...

JB est en vacances pour une semaine. Il lit. Il s’entraîne à utiliser LaTeX qui est un logiciel d’écriture mathématique. Il m’a demandé "mais pourquoi Tonton Bernard s’en sert, de ce logiciel ?" et je n’ai pas su vraiment lui répondre. Pour écrire ses devoirs, je suppose, non ? Enfin, il m’en a fait une démonstration, de son latex. Et c’est moins résistant qu’il me l’avait dit dans un premier temps (je crois que je pourrais même m’en servir si j’avais à écrire des maths...). Et ensuite (après la démo sus-dite) il nous a fait une longue conférence sur la topologie. Et Roselyne et moi avons été ravis de ne pas comprendre grand chose à l’affaire, car comme le disent les présidents souvent "ce n’est pas parce qu’on comprend rien à rien, qu’il ne faut rien faire". Et je ne sais si vous avez remarqué, il y en a qui font, qui font, qui font du vent (on appelle cela des ventilateurs).

Je me replonge dans le coeur de nos vacances sans haine et sans amertume.

Et que mille printemps fleurissent dans vos plumes.

Gérald