Il pleut tendrement sur le Berry. Le ciel est grisailleux. Je n’entends pas les cloches sonner puisqu’il n’y a pas d’église à L’Etelon et qu’il serait trop tôt pour qu’elles sonnent, de toute manière. J’entends lointainement les oiseaux chanter à cause des fenêtres fermées : les oiseaux ont un moral taillé dans un acier plus inoxydable que le mien, sensible à la rouille de la météo. Les météorologistes sont en grève, ce qui n’empêche ni les chats de faire le siège des portes de la cuisine, à la quête des miettes tombant de la table du banquet, ni mon esprit de vagabonder sous des cieux plus sereins, aussi rares par les temps qui court que l’essence à vingt centimes de nos vingt ans (je me souviens des discours de René Dumont candidat aux présidentielles de 1974(?) disant qu’il faudrait mettre le litre d’essence à 10 francs de l’époque pour obliger la planète à changer ses habitudes destructrices : le litre d’essence est à 10 francs de l’époque, aujourd’hui, et nos habitudes n’ont pas changé d’un pouce et je ne vois pas de changement se profiler...). Chaque semaine, je fais le plein de mon auto : cela me coûte 100 euros. Sur la route, je surveille le compteur en espérant que le miracle va se produire et que le moteur va devenir sobre, mais c’est un rêve de gamin. Et je me dis qu’un retraité normalement aura moins de déplacement à faire, sans y croire vraiment. Et je regarde la pluie tomber sur le paysage d’un parfait gris uni. Et je continue de prendre ma voiture pour faire des déplacements dans tous les sens, parce que sans cela, la vie aurait-elle un sens ?

Première bonne nouvelle dans ce tour d’horizon : j’ai terminé mes cours et je n’aurai plus à affronter des classes qui considèrent de plus en plus l’école comme un lieu détestable et inutile (le troupeau des élèves qui trouvent du plaisir à apprendre et comprendre me semble de plus en plus étique).

Seconde bonne nouvelle : les travaux de la grange devraient connaître des avancées tangibles sous peu. L’électricité cette semaine. L’installation du poêle dans un délai raisonnable. Les huisseries programmées pour le mois de juillet. Je pense qu’on pourra envisager les inaugurations entre août et septembre. J’en frémis d’impatience...

Ce week-end très chargé : j’ai été vendredi et samedi, hier, écouter des lectures poétiques à Montluçon. Agréable. Ce matin, nous allons à Noirlac assister à une conférence-performance vocale.

Hormis les déplacements et les menus travaux jardinesques dans les accalmies du temps, je lis. Je me suis lancé dans le dernier roman de Roberto Bolano intitulé "2666" et qui est une pure merveille, en plus d’être un pavé de 1000 pages. A recommander si on a du temps devant soi et de la pluie sur les toits, par exemple, durant les longues vacances de juillet-août...

Cette semaine, bac. Je surveille le mardi et le jeudi entiers. La semaine prochaine j’entame le marathon des oraux de français. On aura le temps d’en reparler.

En attendant, bises à la tribu.

Gérald