Petite ballade de fin de parcours
Pendant un mois on a écrit,
Renaud, Bernard et moi, un texte
Au jour le jour, comme promis,
Sous le très futile prétexte
De savoir pourquoi le matin
Chacun ou chacune se lève.
Moi, j’ai fouillé dans les bouquins
Forme et matière pour le rêve
Tankas, sonnets, pantoums et lis-
te à la Perec, formes dont l’exte-
nsion est faible, et le profit
très bon, du moins dans ce contexte
de lectorat restreint - je crains,
parmi lequel d’anciens élèves
rétifs à l’écrit, bel écrin
forme et matière pour le rêve.
Renaud obtint souvent le prix.
Hourra, bravo à tous ses textes
tirés au tarot, quel esprit,
clame la foule, et nous, exté-
nués, peinons. Pourtant je tiens.
Bernard trouvaille, écrit, relève
ma plume, engrange le butin,
forme et matière pour le rêve.
Envoi
Tribu, la lettre du matin
avec la question qu’elle lève
vous manquera, j’en suis certain,
forme et matière pour le rêve.